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Ulysse représente le grand voyageur, les terres à découvrir, les cultures à connaitre, la nourriture à gouter, les tyrans à combattre.

Imaginez-vous maintenant l’Odyssée à nos jours.

« Nous arrivâmes à la terre des cyclopes… » et ils nous n’ont pas permis d’accoster.

« Nous arrivâmes à l’Ile Eolia : ici se trouvait Eolo Ippoteade, cher aux Dieux immortels… » et ils nous n’ont pas fait approcher.

Et il pourrait continuer dans la même façon pour d’autres ports et d’autres terres merveilleuse. Et on fatiguerait à lire.

Le refus de l’accueil est justifié par la phrase : « Nous accueillons ceux qu’on peut leur garantir de bonnes conditions de vie ». Donc il ne s’agit pas de nier un droit humain ou de condamner à d’autres dangers ceux qui pensaient d’y avoir réussi.

Elles sont des excuses qui cachent un populisme vide et qui rappellent la période sombre du fascisme. L’étranger et le diffèrent retournent à nous faire peur et ils deviennent l’objectif d’une certaine politique : nier c’est une solution salvatrice, nier l’existence (« le famille homosexuelles n’existent pas »), nier qu’ils rentrent dans nos vie (ports fermés, agressions racistes).

Nous vivons dans une période historique qui nous oblige à faire un choix : de quel côté sommes-nous ?

Les Mondiali Antirazzisti Uisp ont fait ce choix depuis toujours : nous accueillons. Nous sommes curieux envers les différences, nous avons hâte d’apprendre, de découvrir d’expérimenter chaque année.

Se déclarer contre chaque forme de discrimination n’est pas un simple chemin, si nous voulons vraiment le suivre chaque jour. C’est fatiguant personnellement, parce que nous tous avons des préjudices et des peurs avec lesquelles nous devons combattre.

Certaines fois sous le point de vue de l’organisation c’est compliqué. Mais nous aimons les défis, c’est pour ça que les toilettes a-gender sont nées. C’est pour ça que nous ne demandons pas le permis de séjour, nous inventons nouvelles règles pour augmenter la participation de tous, parce que nous croyons que le sport puisse et doive s’adapter. Nous parlons d’objectifs de développement durable, en faisant de gros sacrifices parce que les couts pour mettre en place cette eco-fête sont majeurs que pour une normale. C’est pour ça que nous proposons nouveaux groupes musicaux, car la musique est de tous/toutes et pour tous/toutes.

Tout ça n’est pas simple, ça veut dire ouvrir le cerveau, comprendre, aller envers l’autre, se déshabiller d’une petite partie de « moi » pour prendre une partie de « nous », même si n’est pas si simple à faire.

Mais il faut choisir dans quel part se positionner. Comme ils ont fait les partisans en Europe qui ont combattu pour la démocratie, pour faire voter librement hommes et femmes. Comme ils font tous ceux qui ont risqué leurs vies pour aider et sauver les juifs, les tsiganes, les personnes handicapées et tous ceux qui étaient considérés « différents » du tragique destin des fours.

Les Mondiali Antirazzisti ont choisi de prendre parti avec ceux qui ont manifesté à Macerata, à Lesbos, à Calais et à San Ferdinando. Nous avons choisi de ne renoncer pas à notre mémoire et de la parcourir à nouveau.

Nous avons choisi de ne pas fermer les yeux, de nous ranger, de risquer et de continuer à le faire en l’organisant cette année aussi, encore une fois, une édition très difficile des Mondiali.

Vous tous qui chaque année rempliez ce lieu, vous l’avez fait avec nous : continuons-nous à contaminer nos quartiers, nos villes et nos pays avec la même envie de combattre et résister.